Vous voulez créer un serious game, ou vous recherchez quelqu’un qui le créera pour vous. Ou peut-être avez-vous découvert les serious games récemment, avec l’envie d’en savoir plus.

Cet article est fait pour vous !

Je vais vous raconter tout ce qu’il y a à savoir sur les serious games. Et il y en a, des choses à savoir ! Car un serious game peut à la fois :

    • être déployé par une entreprise ou une institution publique,
    • être utilisé par un public très spécialisé ou au contraire par le grand public,
    • avoir un format physique ou numérique,
    • être produit à un seul exemplaire ou à plusieurs milliers d’unités.

Comment s’y retrouver dans cet océan de possibilités ? C’est facile. Votre serious game s’appuie en réalité sur trois dimensions, pas une de plus. Mais nous y reviendrons plus bas.

Définition d’un serious game

Un serious game, également appelé « jeu sérieux », est avant tout un outil. Le but de cet outil est de transmettre de l’information à un public. Cet outil utilise un format « jeu » pour favoriser la mémorisation de l’information.

L’information à transmettre et le type de public varient selon le maître d’oeuvre du serious game et ses objectifs : un serious game peut servir à transmettre les valeurs de l’entreprise à un public de collaborateurs ; il peut aussi transmettre un contenu éducatif à des enfants de 8-10 ans.

Un serious game a souvent un objectif professionnel : communication, formation, éducation, prévention, orientation professionnelle, tourisme, etc.

Dans la notion de serious game, il y a donc trois dimensions à prendre en compte :

objectif du serious game

L’objectif du serious game,
son message

Cible du serious game

Le public ciblé par le serious game

Serious game : un format ludique !

Le choix du jeu comme moyen
d’atteindre l’objectif

On peut préciser ces trois dimensions de la façon suivante :

    • Le séquençage pédagogique, qui permet de bien définir l’objectif à atteindre,
    • Le contexte d’utilisation (public captif ou volontaire, durée et contexte d’utilisation, etc.),
    • Le type de jeu (escape game, jeu de société, jeu vidéo, etc.).

Gardez à l’esprit ces trois dimensions, car elles conditionnent tout le reste.

Qui est ce gars qui me parle de serious game ?

Avatar_Mathieu_Baiget_de_ludiconcept

Pardon, j’en oublie de me présenter. Il faut dire que le sujet me passionne. Je suis Mathieu Baiget, expert en création de serious games et fondateur de Ludiconcept. Pour en savoir plus sur Ludiconcept, c’est par ici.

Si, après la lecture de l’article, vous souhaitez être accompagné pour créer votre serious game, eh bien, il vous suffit de nous contacter. Nous nous ferons un plaisir de vous aider.

Ah ! Une dernière chose avant que vous repreniez votre lecture : Cet article nous a demandé 32 heures de rédaction et 15 heures de mise en page. S’il vous est utile, et si vous en appréciez la lecture, pensez à le diffuser autour de vous. S’il a du succès, cela nous incitera à en créer d’autres… 😉

Pourquoi créer un serious game ?

C’est bien sûr la première question à vous poser. Vous ne créez pas un serious game pour le plaisir. Vous créez un serious game pour atteindre un objectif précis.

Vous voulez savoir si un serious game est pertinent pour vous ? Dans ce cas, vérifiez ces trois affirmations :

    • J’ai un message à transmettre : formation, communication, éducation, prévention, etc.
    • Je cherche une nouvelle manière de transmettre ce message, différente ou plus efficace.
    • Je pense que mon public sera réceptif à une méthode plus ludique et/ou plus participative.

Si ces affirmations sont vraies, alors vous avez intérêt à créer un serious game !

Avantages d’un serious game

Créer un serious game présente de nombreux avantages que je vous présente ci-dessous.

Avantages pédagogiques et cognitifs d’un serious game

Un serious game permet une meilleure rétention de l’information grâce à plusieurs leviers pédagogiques.

L’apprentissage expérientiel

Dans un serious game, les joueurs mettent en pratique leurs apprentissages, dans des situations fictives et en toute sécurité. Ils sont acteurs de leur apprentissage.

Le jeu est le principal levier d’apprentissage des mammifères, humains compris, et ce dès le plus jeune âge. Imaginer l’action active et développe les mêmes zones du cerveau que faire réellement l’action.

L’engagement émotionnel

Les émotions sont l’un des plus puissants leviers de mémorisation. D’une part, elles permettent de capter et maintenir l’attention des joueurs. D’autre part, les émotions permettent d’ancrer les apprentissages en les associant à un événement mémorable dont le joueur se souviendra.

Réfléchissez aux événements marquants de votre enfance. La plupart de ces événements sont rattachés à une émotion forte que vous avez ressentie à ce moment-là.

L’aspect « jeu » d’un serious game est un excellent moyen d’associer des émotions aux contenus que vous voulez transmettre.

L’apprentissage par l’erreur (ou feedback immédiat)

Le serious game place les joueurs face à des choix et teste leur capacité à résoudre des problèmes. Les joueurs réussissent ce qu’ils maîtrisent et font des erreurs dans ce qu’ils ne maîtrisent pas.

Le jeu leur apporte ainsi un retour direct et immédiat sur les points à améliorer. Le formateur ou l’animateur peut facilement identifier les besoins en matière de debriefing ou de perfectionnement individuel.

La transversalité

Le serious game met en oeuve de façon simple des situations élaborées en agissant sur tous les registres à la fois : interactions et communication avec les autres joueurs, ancrage physique par le geste et l’action, corrélation et organisation d’informations, projection dans les différentes situations proposées par le jeu, gestion des émotions générées par le jeu, etc.

Grâce à ces différents registres, les serious games les plus élaborés permettent de travailler de façon transversale à la fois sur plusieurs savoir-faire (hard skills) et sur plusieurs savoir-être (soft skills). Cette action transversale amplifie la qualité et l’efficacité des formations et des actions éducatives.

Bénéfices organisationnels et stratégiques d’un serious game

Tous les bénéfices d’un serious game ne peuvent se résumer à son aspect pédagogique. Le serious game apporte aussi de nombreux bénéfices organisationnels et stratégiques.

Renforcement de l’engagement 

Renforcer l'engagement dans un jeu sérieux

Le sentiment d’avoir participé à une expérience unique renforce l’engagement et la motivation du collaborateur.

L’entreprise ne se contente pas de fournir le strict nécessaire au bon fonctionnement du poste de travail. Elle propose au collaborateur une expérience porteuse de sens qui contribue à son bien-être et à son sentiment d’intégration.

Cohésion de groupe

La cohésion de groupe dans un serious game

Les serious games, notamment lorsqu’il s’agit de formats non digitaux, se jouent à plusieurs. Il s’agit d’expériences fédératrices de cohésion d’équipe (team building).

C’est prouvé : instaurer une culture de coopération dans l’entreprise augmente la productivité.

Attractivité et image de marque

Attractivité des jeux sérieux

Le serious game est un format innovant qui renforce l’attractivité d’une entreprise. Il valorise le sujet traité au sein du jeu. En déployant des outils originaux et novateurs, l’entreprise ou l’institution développe une image de marque basée sur l’innovation, sur l’accessibilité, sur la proximité avec le public ciblé.

Plus une structure investit dans ce type d’outils, plus elle bénéficie d’externalités positives qui amèneront son public à s’intéresser aux prochains outils qu’elle sera déploiera ensuite. Un bon serious game a ainsi des répercussions positives sur les actions futures de l’entreprise.

Inconvénients d’un serious game

Bien qu’un serious game ait beaucoup d’avantages, il présente aussi deux facteurs limitants à prendre en compte.

Un prix supérieur

Ludiconcept propose des serious games clé-en-main personnalisables qui permettent de s’adapter à des budgets restreints.

Néanmoins, si vous avez des besoins spécifiques qui ne sont pas pris en charge par notre gamme actuelle, un jeu sur mesure sera nécessaire. Un tel serious game vous coûtera plus cher qu’un format descendant classique (comme une formation traditionnelle, par exemple).

Par contre, il sera aussi bien plus efficace. Le prix est donc à corréler à la qualité du résultat obtenu (raison pour laquelle nous recommandons de faire des études d’impact sur l’utilisation de vos outils).

Un contenu inférieur (en apparence)

Un serious game permet d’intégrer moins d’informations qu’un format plus classique… mais attention : cette faiblesse de contenu n’est qu’apparente.

L’important, quand vous créez une formation ou une action pédagogique, ce n’est pas ce que vous intégrez dans la formation. Ce qui importe, c’est ce que vos apprenants en retiendront réellement à la sortie.

C’est d’ailleurs une erreur fréquente que de vouloir tout dire dans un serious game, mais nous y reviendrons plus tard.

Un serious game d’une heure sera moins complet « sur le papier » qu’une formation d’une heure. Mais si vous faites une évaluation post-formation pour analyser la pertinence de vos outils de formation, vous vous rendrez compte que les joueurs auront mémorisé plus d’informations avec le serious game qu’avec la formation classique.

Et les autres inconvénients ?

La plupart des autres inconvénients ne sont pas intrinsèques aux serious games. Ils sont plutôt le fait :

    • soit de situations inadaptées à l’utilisation d’un format jeu,
    • Soit d’un mauvais serious game.

L’un de vos collègues a créé un jeu de l’oie pour sa dernière action de sensibilisation. L’expérience était… décevante, pour rester poli. Si c’est votre première fois avec un serious game, vous aurez tôt fait de juger tous les jeux sérieux à l’aune de cette première déception.

Et pourtant, le problème, c’est avant tout le manque d’expertise de votre collègue et la piètre qualité du jeu qu’il a créé.

C’est l’une des raisons pour lesquelles nous recommandons de faire appel à des professionnels pour la création de vos serious games. Ludiconcept peut vous accompagner, soit en créant entièrement le jeu pour vous, soit en conseillant votre équipe aux différentes étape de création de votre serious game.

Comment créer mon serious game ?

Nous avons vu le « pourquoi », il est désormais temps d’aborder le « comment » créer votre serious game.

Pour cela, nous allons en revenir à nos trois dimensions.

Pour rappel, les trois dimensions du serious game :

Objectif d'un jeu sérieux

L’objectif (le message)

Public ciblé d'un jeu sérieux

Le public ciblé

Le jeu sérieux est avant tout un jeu !

L’aspect ludique

Que l’on peut développer ainsi :

    • Le séquençage pédagogique,
    • Le contexte d’utilisation,
    • Le type de jeu choisi.

Nous allons détailler ces trois dimensions ci-dessous.

L’objectif et le séquençage pédagogique de mon serious game

Ça paraît une évidence, mais autant le redire : le but d’un jeu sérieux, c’est de répondre à un objectif. Il est donc important de bien définir cet objectif : communication interne ou externe, formation, éducation, médiation culturelle ou scientifique, cohésion d’équipe, prévention, orientation professionnelle… Comme vous le voyez, le champ d’application est large !

Pour être efficace, vous devez choisir clairement votre objectif, et inciter votre direction à choisir également. On ne crée pas un contenu de médiation culturelle de la même façon qu’un contenu de communication institutionnelle. Un outil de sensibilisation ne sera pas structuré comme un outil de formation.

Le serious game qui fait tout n’existe pas, mettez-vous bien ça dans le crâne !

En même temps que votre objectif, naturellement, vous aurez aussi défini le sujet de votre serious game : Une formation, d’accord, mais une formation sur quoi ?

Pourquoi le séquençage pédagogique de mon serious game est-il important ?

Une fois que vous avez le sujet et l’objectif, commence le vrai défi : construire le séquençage pédagogique de votre serious game.

Que vous choisissiez de créer vous-même le jeu, ou que vous fassiez appel à un professionnel, dans les deux cas, vous êtes le seul ou la seule à connaître vos besoins. Un expert pourra vous aider à exprimer ces besoins, il pourra vous accompagner dans vos choix, mais il ne pourra pas définir à votre place quels contenus vous avez besoin de transmettre à votre public.

Ce qui implique de réfléchir à ces besoins, de créer une liste de l’ensemble des contenus pédagogiques que vous voulez voir intégrés au jeu et transmis à votre public. L’organisation de ces contenus donnera naissance au séquençage pédagogique.

Autant vous le dire de suite : chez Ludiconcept, jamais aucun client n’est venu nous voir avec un séquençage pédagogique complet. Construire avec précision ces contenus sans l’aide d’un professionnel est souvent difficile. Et pourtant, cette étape est primordiale pour garantir l’efficacité de votre serious game.

La création d’un serious game est un processus itératif, qui se fait en plusieurs phases. La qualité d’un serious game créé sur mesure dépendra en partie de la qualité des informations qui seront fournies par vos soins à votre prestataire, mais aussi du nombre de versions d’amélioration qui seront proposées par ledit prestataire.

Si vous ne précisez pas l’ensemble de vos besoins au créateur de votre serious game, celui-ci ne pourra pas les prendre en compte.

N’oubliez pas qu’un créateur de serious game vous vend avant tout du temps de travail. Si vos besoins sont clairs et complets dès le début, son temps sera employé à bon escient et il pourra travailler à l’amélioration de l’efficacité du jeu.

Si vous formulez ces besoins supplémentaires après plusieurs étapes de création du jeu, alors vous placez votre prestataire face à un casse-tête. Il devra ajouter a posteriori ces contenus dans le serious game, au risque de détruire tout le travail l’équilibrage mis en oeuvre précédemment. Au risque, même, de devoir tout recommencer à zéro, si le fonctionnement du jeu ne lui permet pas d’intégrer correctement les nouveaux contenus demandés.

Ce temps de travail perdu, votre prestataire vous le facturera ou il le répercutera sur le temps de travail restant. Et c’est soit le coût total, soit la qualité globale de votre serious game qui s’en ressentiront.

D’où l’importance de bien construire le séquençage pédagogique dès la première étape du projet, soit par vous-même, soit avec votre prestataire.

Chez Ludiconcept, au début de chaque prestation, nous co-construisons avec notre client le cahier des charges qui détaille et précise le séquençage pédagogique. Notre méthode (que nous détaillons plus bas) vous donne la garantie d’un travail efficace pour un résultat de qualité.

Quelques conseils pour construire votre séquençage pédagogique

Commencez par faire la liste de toutes les informations que les joueurs doivent acquérir en jouant à votre serious game :

    • Les connaissances, données chiffrées et savoir-faire,
    • Les savoir-être, les compétences sociales et comportementales,
    • Les valeurs, messages ou autres éléments d’ordre plus émotionnel.

Listez tout ce qu’ils ne savent pas avant la partie, et qu’ils doivent savoir après avoir joué.

Une fois que vous avez la liste, faites la chasse aux informations induites : ces informations vous semblent si évidentes que vous ne les avez pas écrites. Petit problème : ni le créateur du serious game, ni les futurs joueurs ne sont dans votre tête. Ils ne peuvent pas les deviner. Donc, toutes ces informations évidentes pour vous, mais qui ne le sont pas pour d’autres, vous devez les ajouter à la liste. Il y en a probablement plus que vous ne l’auriez imaginé.

Ensuite, pour chaque point de la liste que vous avez construite, demandez-vous si ce point peut être découpé en deux points différents, demandez-vous si ce point doit être précisé ou détaillé.

Prenons un exemple dans un cadre de formation commerciale. Au début, votre séquençage pédagogique ressemble à ça : « Connaître le processus de vente du produit A ».

« Connaître le processus de vente du produit A » implique-t-il d’autres informations ? Bien sûr que oui : ce processus de vente est constitué de plusieurs étapes que les commerciaux doivent apprendre.

Tout de suite, votre séquençage pédagogique se précise :

    • Connaître le processus de vente du produit A :
    • Description de l’étape 1
    • Description de l’étape 2
    • Description de l’étape 3

Maintenant, que se passe-t-il si l’étape 3 du processus de vente nécessite de connaître l’argumentaire de vente du produit ? Vous vous retrouvez alors face à un choix :

    • Soit vous considérez que les joueurs sont déjà censés connaître l’argumentaire de vente, auquel cas il n’a pas besoin d’être inclus dans le séquençage pédagogique ;
    • soit vous considérez que le jeu doit permettre aux joueurs d’apprendre l’argumentaire, et vous devez dans ce cas le lister dans le séquençage pédagogique.

Dans ce dernier cas, il faudra également détailler l’argumentaire de vente, en listant les différents arguments, les conditions dans lesquelles ils sont utilisés, etc.

Vous commencez à saisir le truc ?

Pour ne rien oublier, relisez votre séquençage pédagogique, et posez-vous cette question : « Tout ce que mon public cible doit savoir est-il écrit noir sur blanc dans mon document ? »

Trois conseils de plus

Une fois que votre liste est complète, vous pouvez encore mettre en application ces trois conseils de plus :

    • Triez tous vos points en trois catégories : « obligatoire », « important » et « secondaire ». Le but est de laisser une marge de manœuvre à votre prestataire en lui indiquant ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Comme pour tout processus créatif, créer un serious game n’est pas une science exacte. Si votre prestataire trouve un concept de jeu exceptionnellement efficace mais qui laisse de côté un ou deux points jugés secondaires, il serait dommage de se priver de cette solution.
    • Hiérarchisez et séquencez vos contenus : Si l’on reprend l’exemple du processus de vente, ce processus se fait dans un ordre précis. Certaines informations sont peut-être associées à d’autres et doivent donc être présentées conjointement. Plus votre document est hiérarchisé et séquencé chronologiquement, mieux votre prestataire pourra comprendre vos attentes et les intégrer dans le serious game.
    • Ne cherchez pas à tout dire. Il y a une limite à ce que votre public peut apprendre et mémoriser en 30 minutes, ou en une heure. Privilégiez l’adage « en dire moins, mais le dire mieux ».

Public cible et contexte d’utilisation

On ne s’adresse pas à un enfant de six ans de la même manière qu’à un adulte. Un public d’ingénieurs spécialisés n’aura pas les mêmes attentes que le grand public. Il est donc important de bien identifier et connaître le public de votre serious game.

Pour vous y aider, vous pouvez vous poser ces cinq questions :

    • Quel est l’âge minimum de vos joueurs ?
    • Le public est-il large et varié ? Ou au contraire est-il homogène ?
    • Quel est son niveau d’expertise par rapport aux thématiques abordées dans votre serious game ?
    • S’agit-il d’un public captif (obligé de participer) ou d’un public non captif (libre de participer) ?
    • Votre public est-il joueur ? Quel est son niveau de maîtrise du format de jeu que vous avez choisi ?

Vous avez désormais défini votre public-cible. Il y a cependant d’autres éléments de contexte qui peuvent impacter sur la création de votre serious game. Mon but étant de vous simplifier la vie, vous pouvez répondre à nouveau à six questions :

    • Quelle durée le serious game doit-il avoir ?
    • Le jeu sera-t-il joué plusieurs fois par les mêmes joueurs ? Doit-il être rejouable ?
    • Dans quel espace le serious game sera-t-il déployé ? Y a-t-il des contraintes d’espace ?
    • Y aura-t-il un-e animateur-ice pour aider les joueurs, ou bien ces derniers seront-ils autonomes ?
    • Le jeu devra-t-il être démontable ? Transportable ? Quel temps d’installation peut être envisagé ?
    • Combien de joueurs dans une séance ? Ces joueurs doivent-ils jouer tous ensemble ? Peuvent-il être scindés en plusieurs groupes jouant séparément ?

Toutes ces questions impacteront sur la manière dont vous créerez votre serious game, ou dont votre prestataire le créera pour vous. L’âge des joueurs est bien sûr un élément structurant. Avant 8 ans, les enfants ne savent pas lire avec aisance. La règle est généralement de s’adapter au public le plus jeune parmi le public ciblé, ce qui implique une simplification du discours et du jeu, au risque de perdre les plus grands.

Pour ces raisons, tout comme il est recommandé de ne pas vouloir tout dire, je vous conseille de ne pas vouloir le dire à tout le monde. Votre serious game sera efficace si sa cible est cohérente et bien délimitée.

Quel format de jeu pour mon serious game ?

Nous en arrivons à notre troisième dimension : la notion de « jeu ». Un serious game utilise des mécaniques de jeu pour faire passer votre message. De nombreux formats différents sont possibles : jeu de cartes, jeu de plateau, escape game, jeu vidéo, jeu en ligne, jeu de piste ou d’énigmes, etc.

Autant vous le dire de suite : il est impossible, parmi le large éventail des possibilités, de vous fournir une recette toute faite du format de serious game qui serait le plus efficace. Tout dépend de votre séquençage pédagogique, de votre public, de votre contexte d’utilisation. Tout dépend aussi de l’expertise en game design du créateur de votre serious game.

Pour faire un bon serious game, il faut avoir une bonne connaissance des différents types de jeux. Il faut être joueur, avoir joué, testé, expérimenté toutes sortes de jeux.

Vous envisagez – ou l’on vous propose – un mélange de jeu de l’oie et de jeu de quiz ? C’est le niveau zéro de la gamification. Ou alors, un jeu inspiré du Trivial Pursuit, ou du Monopoly, ou de tout autre jeu connu et existant ? C’est le niveau 1 de la gamification. Attention par ailleurs aux risques liés à la propriété intellectuelle, comme le plagiat ou la contrefaçon !

Si vous voulez passer au niveau 10 de la gamification, il est temps d’arrêter d’appliquer des recettes toutes faites. Il est temps d’analyser le cahier des charges que vous devriez avoir construit à ce stade (séquençage pédagogique, public-cible et contexte d’utilisation), et de commencer à imaginer un concept de jeu original qui pourrait cocher toutes vos cases.

Créer un serious game n’est pas facile. Ce n’est pas une science exacte. Cela demande beaucoup d’imagination, une très bonne connaissance des différents types de jeux et une expertise à la fois en pédagogie et en gamification.

J’en profite pour vous rappeler qu’un jeu de quiz est un outil d’évaluation, pas un outil d’apprentissage ou de formation. Un jeu de quiz a deux avantages : son prix (très rapide à créer) et sa simplicité (il demande un faible niveau d’expertise en game design). La plupart des entreprises de création de serious games vous proposeront des jeux de quiz pour ces deux raisons, bien que ce soit rarement la solution la plus efficace pour répondre à votre besoin.

Je vous présente ci-dessous quelques formats de jeux utilisables pour créer un serious game, avec leurs avantages et inconvénients. Bien sûr, un format ne fait pas tout, il y a aussi une méthode de travail à respecter, mais nous y reviendrons.

L’escape game

L’escape game est un jeu grandeur nature dans lequel une équipe de joueurs doit résoudre des énigmes pour atteindre un objectif, le plus souvent s’échapper de la pièce. Un escape game contient des décors physiques qui thématisent et scénarisent les énigmes vécues par les joueurs.

En matière de serious games, le mot « escape game » est souvent utilisé plus largement pour nommer tous les jeux d’enquête et d’énigmes incluant une part de scénarisation. Les « escape box », quant à elles, sont des jeux d’énigmes au format « boîte de jeu de société ».

Le principal avantage de l’escape game est l’immersion et la scénarisation : Il permet de plonger les joueurs dans la réalité d’un métier, tout en leur faisant expérimenter cette réalité.

Le principal inconvénient de l’escape game est l’absence de rejouabilité : Une fois que les joueurs connaissent le scénario, ils n’ont plus d’intérêt à rejouer.

Le jeu de société

Le jeu de société est une activité de loisir structurée autour de règles fixes qui permettent de créer une expérience de jeu particulière. Généralement, un jeu de société fait interagir différents supports de jeu imprimés et non imprimés, comme des cartes, un plateau, des jetons et des dés.

Pour clarifier cette définition un peu complexe, sachez que les jeux de cartes et les jeux de plateau sont des jeux de société. Dans son sens le plus large, la définition du jeu de société peut inclure d’autres types de jeux.

Le principal avantage de ce format pour la création de serious games est son aspect interactif et collectif (il se joue à plusieurs), ainsi qu’un coût de production inférieur à un jeu vidéo. Le jeu de société est également facilement transportable et il est pérenne dans le temps. C’est un format qui permet aussi une très grande variété de propositions ludiques : stop ou encore, deckbuilding, pose d’ouvriers, rôles cachés, collection, draft, jeu de plis, etc.

Le jeu de société peut être inadapté dans certaines situations : utilisation en distanciel ou contexte nécessitant des calculs automatisés, qui lui feront préférer un format jeu vidéo.

Le jeu vidéo

Le jeu vidéo est un jeu interactif utilisant un support numérique, comme un ordinateur, un smartphone ou une console de jeu. Il peut être subdivisé en plusieurs types de jeux : Jeux en ligne (via navigateur web), jeux vidéo PC, jeux applicatifs pour smartphone, jeux console.

Comme pour le jeu de société, le jeu vidéo est une catégorie très large qui peut inclure de nombreux types de jeux très différents : gestion, action, rpg, simulation, stratégie, plateforme, roguelike, etc., chaque genre pouvant être subdivisé en différents sous-genres. Par exemple, pour les jeux d’action : Action-rpg, TPS (tir à la troisième personne), FPS (tir à la première personne), etc.

Dans le cadre d’un serious game, les avantages du jeu vidéo sont multiples : il est facile à déployer (en cas d’utilisation multi-sites ou de formation à distance, par exemple) ; il permet l’automatisation de certaines tâches et l’intégration de calculs complexes ; il facilite la récolte de données, notamment pour automatiser l’évaluation des participants ; il peut être mis à jour en cas de modifications fréquentes ; il devient financièrement compétitif pour une utilisation à très large échelle (plus de 10 000 utilisateurs uniques).

Il présente aussi de gros inconvénients : il est bien plus coûteux qu’un autre format de jeu (sauf à très large échelle), notamment en cas de jeu multijoueur (ce qui peut tripler le coût de développement) ; il n’est pas autonome (il nécessite un matériel tiers, par exemple un ordinateur ou un smartphone) ; il souffre d’obsolescence technologique (mises à jour nécessaires tous les 3 à 5 ans, impliquant un coût supplémentaire, au risque que le jeu ne soit plus fonctionnel), son caractère immatériel peut desservir certains objectifs pédagogiques et de formation.

Le jeu de piste

Le jeu de piste est un jeu se déroulant généralement en extérieur, dans lequel les joueurs suivent un parcours rythmé par des indices et des énigmes. Les joueurs progressent dans le jeu étape par étape, en résolvant à chaque étape une énigme ou un défi leur permettant d’atteindre l’étape suivante. Chaque étape est généralement localisée sur un lieu différent, afin que les joueurs réalisent un parcours en se déplaçant physiquement d’un lieu à l’autre.

Le jeu de piste peut avoir pour support une carte au trésor, un livret-jeu ou encore une besace contenant différents objets à utiliser pour résoudre les énigmes. Il s’adapte également bien à une utilisation sur smartphone.

En matière de serious game, le jeu de piste est souvent confondu avec l’escape game, car les deux sont des jeux d’énigme. La chasse au trésor peut être considérée comme une variante du jeu de piste.

L’avantage principal du jeu de piste est sa simplicité de mise en oeuvre : un livret-jeu suffit ! Il s’adapte bien à une utilisation en extérieur et peut interagir facilement avec son environnement (par exemple, dans un cadre de médiation culturelle). Il est généralement plus simple à créer et donc moins coûteux que d’autres types de serious games.

L’inconvénient d’un jeu de piste est son cadre d’utilisation restreint : on ne peut pas tout dire avec ce format de jeu. Il est moins immersif qu’un escape game ou qu’un jeu de rôle. Sa simplicité de création engendre un autre problème de taille : Une forte concurrence, avec des prix tirés vers le bas, ce qui entraîne une qualité d’énigmes souvent médiocre.

Si vous faites appel à un prestataire, il vous sera difficile de définir si ce dernier vous propose des énigmes originales et scénarisées demandant plusieurs jours de travail chacune, ou des rébus et autres énigmes beaucoup plus rapides à produire. Le temps de travail et donc le prix varient fortement entre ces deux propositions. L’expérience vécue par les joueurs n’aura bien sûr aucune commune mesure.

Le jeu de rôle

Le jeu de rôle est parfois appelé « Jeu de rôle sur table » pour le différencier des jeux vidéo de type « RPG ». Dans un JDR, les joueurs incarnent des personnages fictifs dans un univers réaliste ou fantastique. Le plus souvent, un meneur de jeu (MJ) raconte l’histoire aux joueurs, ces derniers réagissent à la situation en décrivant les actions de leurs personnages. Le MJ utilise alors un système de jeu pour définir le résultat des actions des joueurs, selon le contexte en jeu et selon les forces et faiblesses de leur personnage.

Il existe une variante du jeu de rôle dites « Grandeur Nature », dans laquelle les joueurs incarnent physiquement leur personnage, à la manière d’un acteur de théâtre d’improvisation.

Le principal avantage d’un JDR est l’immersion : il plonge les joueurs dans son univers. Grâce à la puissance de l’imaginaire, il devient ainsi possible de créer des serious games avec une expérimentation directe par les joueurs des concepts à acquérir. Un autre avantage du jeu de rôle est qu’il se contente de très peu de matériel : tout passe par la parole.

Le JDR a aussi plusieurs inconvénients forts en tant que serious game : il est déconseillé au delà de six joueurs, car alors le temps de parole de chaque participant est réduit ; il demande un investissement personnel et émotionnel qui peut freiner certains participants, voire les empêcher de vivre l’expérience proposée.

Pour ces raisons, les serious game designers utilisent souvent le JDR pour des animations en petits groupes, ou l’intègrent à petites doses dans des jeux hybrides. Je fournis un exemple plus bas.

Les 5 règles (et demi) pour un bon serious game

A ce stade, vous avez créé un bon cahier des charges, mais vous n’êtes pas plus avancés sur la manière de créer un bon serious game. Voici un début de réponse avec les cinq règles pour créer un bon serious game.

Règle n°1 : « Moins en dire, mieux le dire »

J’aurais pu nommer cette règle « On ne met pas tout Wikipédia dans un jeu ». J’ai déjà explicité cette règle plus haut dans l’article. Gardez simplement à l’esprit que :

    • Votre contenu doit être cohérent avec la durée de jeu souhaitée,
    • L’important n’est pas ce que vous mettez dans votre serious game, mais ce que les joueurs en retiendront réellement à la sortie.

Règle n°2 : « Si ce n’est pas inscrit dans les mécaniques, ça n’existe pas »

L’ensemble de vos contenus pédagogiques doivent être inscrits dans les mécaniques de jeu si vous voulez que les joueurs les mémorisent. Un contenu qui ne serait pas mécanisé dans votre serious game n’existera pas aux yeux des joueurs.

Prenons un exemple simple pour faciliter la compréhension de ce concept : Le jeu de 7 familles. Les joueurs mémorisent les noms des familles car le jeu les amène à s’intéresser aux familles, à se questionner sur elles, et à les demander aux autres joueurs. Les familles sont importantes pour gagner la partie, elles sont l’une des mécaniques qui définissent comment le jeu fonctionne.

En revanche, le texte explicatif en bas de chaque carte, lui, n’est pas utile au jeu. Très peu de joueurs le liront, moins encore retiendront ce qui y est écrit. C’est la raison pour laquelle le jeu de 7 familles fait généralement un mauvais serious game.

Il est donc important de bien intégrer vos contenus pédagogiques en suivant la méthode PRO (voir la règle n°3), afin que les joueurs manipulent ces contenus, les mettent en œuvre de manière active, et in fine les mémorisent.

Règle n°3 : « Appliquez la méthode PRO : Problèmes, Ressources, Objectifs »

Tout jeu, tout serious game se résume finalement à trois éléments : Des Problèmes (ou défis) à surmonter, des Ressources (ou outils, actions) pour les dépasser, des Objectifs (ou missions, conditions de victoire) à atteindre.

Créez votre serious game comme un pro en appliquant la méthode PRO ! Structurez l’ensemble de vos contenus à travers ces trois critères et vous aurez la garantie qu’ils seront bien mémorisés par les joueurs.

Si l’un de vos contenus pédagogiques n’est ni un Problème, ni une Ressource, ni un Objectif, ce contenu n’est probablement pas correctement intégré à votre serious game.

Règle n°4 : « Faites appel à des pros »

De la même façon qu’on ne s’improvise pas boulanger, menuisier d’art ou ingénieur agronome, créer des serious games est un métier. C’est même un métier qui demande trois expertises bien distinctess :

    • Une expertise en game design,
    • Une expertise en pédagogie,
    • Et bien sûr une expertise dans le sujet traité.

Le plus souvent, vous apportez l’expertise dans le sujet traité. Il vous reste donc à trouver une personne à la fois experte en pédagogie et en game design. Ça tombe bien, chez Ludiconcept, créer des serious games, c’est notre métier à plein temps depuis 10 ans !

Règle n°5 : « Itérez, itérez, itérez »

Créer un serious game, c’est comme tailler un joyau. Il faut d’abord un excellent matériau brut : c’est l’idée de départ. Chez Ludiconcept, nous appelons cette première étape la « proposition de concept », fruit d’un premier travail de brainstorming acharné.

Viennent ensuite plusieurs étapes de polissage et de taille, avec, entre chaque étape, une vérification approfondie de chaque facette, jusqu’à arriver à la pierre parfaite, celle qui brillera de mille feux.

La manière de polir un serious game, c’est le processus itératif : Créer une première version du jeu, la tester, utiliser ces tests pour produire une deuxième version, tester encore, et recommencer jusqu’à l’obtention du jeu finalisé.

Avec ce processus itératif, vient également un protocole de test : nous analysons à la fois les critères subjectifs (le ressenti émotionnel), et les critères objectifs (les problèmes techniques), sur un double plan d’analyse qualitative (retour spécifique du joueur) et quantitative (analyse statistique des retours). Ce protocole de test prend en compte à la fois l’aspect ludique et l’aspect pédagogique pour garantir l’efficacité optimale du serious game.

Chez Ludiconcept, nous fournissons généralement au client, selon les projets, 3 à 4 versions de prototypage successives. Nous créons également des versions de travail intermédiaires servant à tester différents systèmes avant de proposer le plus abouti au client.

Règle n°6 : « Les créateurs de jeux de l’oie seront cloués au pilori »

Si vous avez une super idée de jeu de l’Oie mélangé à un jeu de quiz, contactez-nous. Nous vous créerons un véritable serious game, pensé pour maximiser son efficacité. Il y a tellement mieux à faire qu’un jeu de l’oie !

Les différentes étapes de conception d’un serious game

Chaque entreprise a ses propres méthodes, basées sur les mêmes fondamentaux. Je vous présente ci-dessous la méthode de Ludiconcept.

Ludiconcept propose une méthodologie de travail en plusieurs étapes garantissant la qualité finale du serious game. A chaque étape, le client peut valider notre travail et nous demander des correctifs.

Certains clients souhaitent contribuer activement à la création de leur jeu. Notre méthode est compatible avec une démarche de co-création.

étapes de réalisation d'un serious game

Co-construction de la fiche technique

fiche technique serious game

Au lancement du projet, la réunion préliminaire de lancement permet au client d’exprimer ses attentes et interrogations. Ludiconcept pose au client des questions ciblées lui permettant de rédiger la fiche technique du projet de serious game. C’est le cahier des charges, mais nous trouvons le terme « fiche technique » moins intimidant.

La fiche technique est remise au client pour validation. Elle nous permet de comprendre tous les enjeux du projet : cadre d’utilisation du produit, objectifs du client, persona-type des utilisateurs finaux, contenus à injecter dans le produit et devant être mémorisés par les utilisateurs, etc.

Proposition de concept

proposition de concept serious game

Sur la base de la fiche technique, Ludiconcept fait une première proposition de concept, qui servira de base à l’élaboration de la première version testable du serious game.

La proposition de concept inclut généralement une ébauche de fonctionnement du serious game et une ébauche de scénarisation. Elle permet de fixer les grandes lignes du projet et de donner à Ludiconcept une direction de travail qui soit conforme aux attentes du client. Le serious game pourra évoluer par rapport à cette direction originelle, selon les retours du client lors des différentes étapes de rendus et de validation.

Le nombre de propositions de concept est spécifié dans le devis signé par le client : si ce dernier n’est pas convaincu par le premier concept proposé, nous proposons des concepts alternatifs.

Conception du prototype

conception du prototype serious game

Une fois le concept validé, nous créons les serious game en plusieurs versions testables successives. Le nombre de versions est également précisé dans le devis. Rappelez-vous l’un de nos conseils : « Itérer, itérer, itérer » !

Chaque nouvelle version est améliorée à partir de la précédente, puis testée et analysée par Ludiconcept. Elle est ensuite transmise au client pour validation, avec une liste de propositions de modifications. A chaque version, le client peut tester de son côté en complément de nos propres tests. Il peut alors valider les modifications proposées par Ludiconcept, ou demander des correctifs supplémentaires qui seront pris en compte dans l’élaboration de la version suivante.

Chaque version est fournie avec des graphismes temporaires, sous la forme de fichiers PDF imprimables et/ou sous la forme d’un prototype physique envoyé au client. Les graphismes définitifs sont effectués après validation de la dernière version finalisée. En effet, dans les versions non finalisées, le jeu peut beaucoup évoluer : créer des graphismes à ce stade peut impliquer de tout jeter à la poubelle à la version suivante, si le prototype évolue.

Ce travail par itérations et améliorations successives garantit la qualité du serious game finalisé.

Une fois la version finale du prototype validée (incluant les textes, fonctionnement, scénario et contenu des différents supports), la mise en graphisme du serious game commence.

Validation du style graphique

validation du style graphique serious game

Au lancement de la mise en graphisme, Ludiconcept fixe avec le client une réunion préliminaire lors de laquelle le client précise ses attentes en termes de style graphique. Il peut fournir une charte graphique à respecter, des exemples de visuels dont il voudrait que Ludiconcept s’inspire, ou servant à comprendre ses attentes.

Ludiconcept propose trois niveaux de graphisme et d’illustration, du plus simple au plus élaboré. Ce découpage en niveaux permet au client de se positionner facilement dans un ordre de budget et de qualité graphique attendue. Il dépend bien sûr aussi des quantités de graphismes et d’illustrations estimées initialement, qui varient selon le format de jeu prévu : un petit jeu de cartes contiendra moins de visuels qu’un gros jeu de plateau, par exemple.

En prenant en compte le niveau choisi et les attentes exprimées, Ludiconcept propose ensuite un moodboard avec deux ou trois styles d’illustration et deux ou trois styles de graphisme, parmi lesquels le client en choisira un.

Ces styles nous donnent une direction de travail pour créer les premiers visuels, direction qui pourra ensuite évoluer selon les retours du client par la suite.

moodboard serious game

Création des modèles graphiques et des illustrations

modèle graphique et illustration serious game

Ludiconcept crée ensuite les modèles graphiques et illustrations du serious game. Nous commençons par faire valider un premier modèle et une première illustration qui servent de référence pour les autres supports. Par exemple, un modèle de carte à jouer.

Selon le niveau de graphisme et d’illustration choisi, nous réalisons de 3 à 7 versions successives pour un même visuel. A chaque version, le client peut valider le visuel ou nous demander des correctifs.

Une fois tous les visuels finalisés, nous validons une dernière fois avec le client le contenu des différents supports : le texte et les images de l’ensemble des cartes à jouer, par exemple. Puis la mise en page démarre.

Mise en page

mise en page serious game

Ludiconcept effectue la mise en page de tous les supports en fonction des différents modèles graphiques.

Les fichiers graphiques finalisés sont remis en PDF au client pour validation définitive. Une étape de correctifs est incluse dans nos tarifs, en cas de coquilles passées inaperçues, par exemple.

Fabrication du serious game

fabrication serious game

La fabrication du serious game commence après validation définitive des fichiers graphiques. Ludiconcept transmet les fichiers à l’imprimeur pour la réalisation des BAT (bons à tirer). Cette étape dure une à deux semaines.

Ludiconcept transmet ensuite les BAT numériques au client pour validation. Une fois la validation des BAT confirmée, la fabrication est lancée !

Généralement, nos prestations incluent la livraison du serious game au client, 1 point France métropolitaine (comprendre : une livraison à une adresse de votre choix, en France métropolitaine). Ainsi le tarif convenu inclut l’ensemble des prestations nécessaires, sans que le client ait à prévoir le moindre surcoût.

Cas particulier : les serious games numériques

Dans le cas d’un serious game numérique, il n’est pas question d’impression et de livraison mais plutôt de développement informatique. Dans ce cas, le planning de développement se superpose en partie avec la création graphique.

La phase de prototypage précède le développement. Elle consiste à créer une « bible de game design » détaillant par écrit et avec divers schémas, le fonctionnement du jeu et les différentes actions réalisées par le joueur.

Certains jeux, comme les jeux de gestion, permettent de créer un prototype papier afin de faire les premiers tests en amont du développement. Pour d’autres types de jeux, il est nécessaire de développer une première version alpha avant de pouvoir tester le jeu. Dans ce cas, les tests sont intercalés entres les différentes phases de développement : alpha, bêta et finale, par exemple.

Nos outils de gestion de projet

Ludiconcept a développé sa propre méthodologie et ses propres outils de gestion de projet, qu’il juge plus adaptés que les outils existants.

Nous utilisons un espace de travail en ligne (un drive) sur lequel nous générons plusieurs documents :

    • La feuille de route récapitule les différentes étapes de la prestation ; elle permet au client de suivre la prestation et de savoir exactement où il en est dans les différentes étapes de validation.
    • Nous proposons au client un échéancier par étapes sous forme de diagramme, avec une date butoir pour chaque étape. Cet échéancier est inclus dans la feuille de route.
    • Nous générons aussi des compte-rendus de validations qui sont envoyés au client pour formaliser ses validations ou ses demandes de correctifs.

Ces documents sont envoyés au client en PDF, à intervalles réguliers.

Notre méthodologie inclut également des réunions régulières d’avancement pour assurer notamment le respect des échéances. Généralement, 30 minutes mensuelles suffisent.

Ces documents et cette méthode ont longuement évolué pour faciliter leur prise en main par le client. Entre autres astuces, par exemple, un code couleur standardisé permet au client comme à Ludiconcept de savoir du premier coup d’oeil ce qui doit être fait par l’un ou par l’autre :  Retour client nécessaire A faire par LudiconceptÉlément validé.

Sur des projets pouvant parfois durer plus d’un an, avec parfois des délais de réponse client de plusieurs semaines voire plusieurs mois, le maintien à jour de ces documents est très utile pour assurer la traçabilité du jeu et de son avancement.

Quelques exemples de serious games créés par Ludiconcept

Je serai très synthétique ici, car nous présentons déjà ces différents serious games dans la rubrique Nos créations. Je vais vous présenter plusieurs types de jeux différents, répondant à chaque fois à des objectifs professionnels différents : promotion, team building, communication interne, formation.

Je vous renverrai à chaque fois vers la page dédiée à chaque produit.

Deux exemples d’escape game

Opération Immersion est un escape game de cohésion d’équipe (team building) en entreprise. Le côté « serious » de ce jeu est peu prononcé, puisqu’il ne transmet pas à proprement parler d’informations pédagogiques. Il fait ce pour quoi il est conçu : faire interagir les gens entre eux, et vivre une expérience mémorable et fédératrice.

Operation Immersion lescape game materiel de jeu

Dans un registre plus « serious », vous pouvez découvrir Alerte négociation, un jeu asymétrique en équipes qui contient non pas un, mais deux escape games jumelés, un pour chaque équipe. Alerte négociation est une formation à la négociation commerciale d’une durée de dix heures, entièrement gamifiée sous la forme d’un serious game.

J’aurais pu citer Alerte négociation dans le registre des jeux hybrides, ou du jeu de rôle, car ce serious game contient également des phases de négociation commerciale entre équipes pour lesquelles le jeu de rôle s’est avéré la solution parfaite.

Jeu Formation

Deux exemples de jeu de société

Dans le registre des jeux de société, j’ai l’embarras du choix ! Commençons par Risque Zéro ?, l’un de nos derniers-nés à l’heure où j’écris ces lignes. Risque Zéro ? est un serious game de prévention des risques professionnels. Il s’agit d’un jeu d’enquête / escape box, se présentant sous la forme d’un paquet de 54 cartes.

Que son format très compact ne vous trompe pas : ce jeu permet en 30 minutes d’explorer une situation à risque, d’effectuer tout le processus d’analyse des risques, pour ensuite appliquer les bonnes solutions de prévention. La valeur d’un serious game ne se quantifie pas toujours selon le volume de matériel !

Risque Zéro, jeu de prévention des risques

Je peux également citer Illicolis, un jeu de communication interne créé pour la société Mondial Relay. Ici l’aspect serious game est léger : le jeu est un cadeau de Noël fait par l’entreprise à l’ensemble des collaborateurs, ainsi qu’à certains clients. L’objectif est de donner une image positive de l’entreprise en offrant un jeu thématisé dans l’univers de la livraison de colis.

Les Olympiades RH, le jeu RH de la Ville de Paris

Un exemple de jeu vidéo

Pour terminer, voici Radio Rugby Challenge, un advergame (jeu vidéo à but promotionnel) créé pour la société Canon Medical. Ici nous avons un objectif très technique et précis : faire découvrir à un public spécialisé de radiologues et de manipulateurs radio, pendant le plus grand salon professionnel français de radiologie, les nouvelles fonctionnalités des IRM et des scanners fabriqués par Canon Medical.

Le challenge était de valoriser ces nouvelles fonctionnalités en moins de 15 minutes, en salon professionnel, avec des contraintes fortes sur le délai de production. Pour répondre à ces contraintes, nous avons choisi de développer ce serious game en technologie web sur borne tactile, qui s’est avéré parfaitement adapté dans ces circonstances.

Borne du jeu radio rugby challenge

Serious game : Oubliez les tendances

Vous vous attendez, je suppose, à ce que je vous présente les toutes dernières tendances du serious game. Je vous donnerai à la place un conseil : Oubliez les tendances.

Ce que vous croyez être le nouveau format de jeu à la mode a déjà 10 ans de retard. Vous aurez beau jeu de croire qu’une appli smartphone attirera les jeunes et vous garantira le meilleur taux d’engagement. Ou que l’escape game est le format qui marche.

Voici la seule et unique vérité : « ça dépend ». Des dizaines de paramètres entrent en jeu : votre message, votre public, votre contexte, etc. Alors ignorez les effets de mode. A la place, faites une étude de marché, analysez votre public, vos besoins, appliquez les conseils donnés dans cet article. Procédez par élimination pour définir le meilleur format. En laissant de côté vos croyances et vos préjugés sur tel ou tel type de jeu.

Oui, un jeu smartphone peut être une excellente idée pour un serious game. La tendance est en effet au jeu smartphone. Un jeu smartphone peut toucher le monde entier, les jeunes, les moins jeunes. En théorie.

Dans la pratique, sur ce format de jeu, la concurrence est très rude. Les joueurs ont déjà pléthore d’applis, leur temps d’attention est très fragmenté, leur niveau d’exigence très élevé. Un jeu smartphone haut-de-gamme vous coûtera beaucoup plus cher qu’un jeu de société haut-de-gamme.

Il vous sera difficile de capter votre public avec un jeu smartphone dans ces conditions. Choisir la tendance, dans ce cas précis, reviendra probablement à créer un serious game médiocre par manque de budget, entraînant un désintérêt complet de votre public cible.

Des applis gamifiées téléchargées 50 fois, financées par des collectivités territoriales pour valoriser leur patrimoine, il y en a plein les « stores ». Au regard du budget mobilisé, ça fait cher par utilisateur.

Les formats plus atypiques de serious games apportent souvent de meilleurs résultats. Il se démarquent par leur originalité et par la qualité de l’expérience qu’ils proposent. Ils ne toucheront certes pas le monde entier, mais au moins toucheront-ils un véritable public. Les fantasmes ne sont pas un outil de mesure très fiable, alors privilégions le réel !

Ce n’est bien sûr qu’un exemple, pour vous inciter à vous méfier de vos certitudes. Ce qui importe, c’est de bien connaître votre public, de lui proposer un format de jeu qui sache lui parler, et surtout de lui proposer une expérience de qualité, quelle que soit la nature de cette expérience.

J’espère que les conseils donnés dans cet article vous y aideront.

Auteur : Mathieu Baiget. La plupart des illustrations et la mise en page ont été réalisées par Amandine Julien, illustratrice chez Ludiconcept.

Besoin d’aide pour votre serious game ?

Ludiconcept est spécialisée dans la création sur mesure de serious games. Nous proposons également une gamme de jeux clés en main. N’hésitez pas à faire appel à nous !